L’autorité française de régulation des jeux d’argent ANJ, a mis en place un groupe de travail qui sera chargé de définir des règles claires sur les partenariats des opérateurs de paris sportifs.
Ces directives relatives aux contrats de sponsoring devraient être introduites avant la très attendue Coupe du monde de football au Qatar, qui se déroulera du 21 novembre au 18 décembre 2022.
Examen des campagnes marketing des opérateurs de paris sportifs
En février 2022, l’ANJ a effectué son deuxième examen annuel des stratégies et activités marketing prévues par les opérateurs de paris sportifs pour 2022 et les a avertis qu’ils n’en faisaient pas assez pour désintensifier la publicité sur les jeux d’argent.
Peu avant cet examen, l’ANJ a annoncé qu’elle allait sévir contre la publicité des opérateurs de jeux en ligne, car elle considérait que le marché avait été sursaturé en 2021, principalement à cause de l’Euro 2020.
En outre, l’ANJ affirme désormais que les enjeux des contrats de partenariat sont très importants, notamment parce que les paris sportifs sont en hausse et que de nombreux événements sur lesquels les gens sont enclins à parier sont à venir. Cela inclut la Coupe du monde de football 2022 et la Coupe du monde de rugby de 2023, qui se déroulera en France, ainsi que les Jeux olympiques d’été, qui auront également lieu en France en 2024.
Le régulateur a noté que “toutes les dimensions des partenariats” seront prises en considération. Cela inclut les partenariats de programmes radio, les parrainages télévisés et les parrainages sur les plateformes de streaming.
Le groupe de travail de l’ANJ aura deux fonctions
Le groupe de travail, annoncé par l’ANJ aura deux fonctions principales. D’abord, il devra définir les règles des contrats de partenariat et ensuite, il mettra en évidence les meilleures pratiques à travers lesquelles ces contrats de partenariat peuvent être mis en œuvre.
En outre, le régulateur organisera des échanges bilatéraux pendant l’été et des tables rondes seront organisées en septembre. Ces événements porteront sur la prévention du jeu excessif et la protection des mineurs dans les contrats de partenariat. À l’issue de ces tables rondes, le groupe de travail présentera une conclusion avant la Coupe du monde.
En février dernier, ANJ a exprimé son inquiétude quant à l’augmentation des paris sportifs chez les mineurs. Une étude menée par SEDAP a interrogé 5 000 mineurs âgés de 15 à 17 ans et a conclu que 35 % d’entre eux avaient pris part à une forme de paris sportifs en 2021.
Les chiffres sont encore plus inquiétants si l’on prend en compte la loterie. L’étude a conclu que 78 % des jeunes Français ont acheté un ticket à gratter au moins une fois en 2021, tandis que près de la moitié (48 %) ont participé à la loterie nationale. Quant à savoir s’ils préfèrent parier en ligne ou parier dans des bureaux de tabac, 50% ont opté pour les paris en ligne et 50% pour les paris au bureau de tabac.
Enfin, l’enquête note que les jeunes ont en fait la possibilité de contourner facilement les règles, puisque 45 % des personnes interrogées ont placé des paris en ligne via les comptes de leurs parents. Afin de mieux réguler le marché, ANJ a annoncé en mars qu’elle allait bloquer les sites web illégaux dans le pays.