L’inscription sur la statue de Gabriel Batistuta qui se trouve à l’extérieur du Stadio Artemio Franchi de la Fiorentina, n’aurait pas pu mieux résumer le légendaire attaquant surnommé Batigol. Retour sur la carrière d’un attaquant hors normes : Gabriel Batistuta.
Buteur né et figure emblématique de la Fiorantina
Dans les années 1990, la Serie A était le championnat de football le plus riche et le plus prestigieux du monde, devançant de loin la Premiership naissante et surpassant la Liga dans presque tous les domaines. Au cours de cette décennie, la première division italienne ne manquait pas d’attaquants emblématiques. Des buteurs phénoménaux tels que Christian Vieri, Alessandro Del Piero, Roberto Baggio et Ronaldo ont fait le bonheur des fans du monde entier chaque weekend.
Mais pour ceux d’entre nous qui sont assez vieux pour se souvenir – il n’y a pas d’image plus emblématique que celle de Batistuta portant le célèbre maillot violet de la Fiorentina. Avec ses longs cheveux, ses bras écartés et ses poings serrés pour célébrer un nouveau but. Celui que l’on surnomme affectueusement “Batigol” était l’exemple même du buteur né.
Début de carrière insolite en Argentine pour Batistuta
Ayant débuté en Argentine avec les Newell’s Old Boys, le début de carrière de Batistuta est assez atypique. Il signe à l’Estadio Monumental et, après une seule saison, il franchit le fossé de la plus grande rivalité du football argentin en rejoignant Boca Juniors.
À Boca, Batistuta commence enfin à faire éclater son talent. A la fin de sa première saison à la Bombonera, il remporte la Copa América 1991 avec l’Argentine avant de rejoindre l’Europe et de signer à la Fiorentina.
Batigol et la Viola : un amour inconditionnel
Malgré ses excellentes performances devant le but, la Viola est reléguée à la fin de la deuxième saison de Batistuta en Italie. Refusant les offres de Manchester United et du Real Madrid, il choisit de rester à la Fiorentina et de se battre pour la faire remonter en Serie A. Il expliquera plus tard : “J’aurais préféré gagner un titre avec une équipe comme la Fiorentina plutôt que dix titres avec une équipe comme Manchester United”.
Cependant, en neuf saisons avec le club de Florence, Batistuta n’a jamais été champion de Serie A. Lors de ce qui allait être sa dernière saison avec le club, la Fiorentina était engagé dans la course au titre pendant une grande partie de la saison 1999-2000, avant de terminer troisième en raison de plusieurs contreperformances en fin de saison.
Transfert à La Roma et second souffle pour Batistuta
À l’été 2000, Batistuta rejoint l’AS Roma pour une somme encore inégalé pour un joueur de plus de 30 ans. Il a quitté la Fiorentina en tant que meilleur buteur de l’histoire de la Serie A avec 152 buts, ainsi qu’une médaille de vainqueur de la Serie B et un trophée de Coppa Italia.
À la Roma, Batigol s’est avéré être la dernière pièce du puzzle de l’entraîneur Fabio Capello. L’arrivé de l’attaquant argentin s’est dévoilé comme l’élément déclencheur pour mettre fin aux 18 années sans Scudetto pour les Giallorossi. A la fin des années 90 et au début des années 2000, tactiquement, le bon vieux duo d’attaquants axiaux était encore courant : il y avait Dwight Yorke et Andy Cole à Manchester United, Raúl et Fernando Morientes au Real Madrid, et Filippo Inzaghi et Del Piero à la Juventus. Mais peu d’associations ont atteint un équilibre aussi parfait que le duo entre Batistuta et Francesco Totti.
Totti, un numéro 10 au talent précoce était capable de créer des espaces par ses déplacements pour ensuite délivrer des passes en profondeur parfaites. Associé à Batistuta – l’incarnation même du numéro 9 – Capello disposait de l’une des lignes d’attaque les plus puissantes qui soient. Avec 20 buts en Serie A lors de sa première saison au Stadio Olimpico, Batistuta contribue largement à assurer le titre à la Roma et à rembourser l’énorme somme déboursée par le club pour s’attacher ses services auprès de la Fiorentina.
Cependant, les deux saisons suivantes verront perdre beaucoup de terrain à l’Argentin. Après un prêt à l’Internazionale, il rejoint l’Al-Arabi du Qatar avant de mettre un terme à sa carrière. Toujours animé d’un ardent désir de faire trembler les filets, et montrant qu’il a encore le niveau, Batistuta bat le record du championnat qatari avec ses 25 buts pour son nouveau club.
Attaquant redoutable avec la sélection Argentine
Sur la scène internationale, le bilan de Batistuta est comparable à celui de n’importe quel grand buteur, mais les 54 buts de Batigol en 78 matchs sont restés un record dans l’histoire de l’Albiceleste, jusqu’à ce que Lionel Messi le batte lors de la Copa América 2016 (bien que la star du FC Barcelone ait eu besoin de plus de 100 sélections pour égaler l’exploit de Batistuta).
Si son palmarès avec l’Argentine ne semble pas impressionnant, en y regardant de plus près, on se rend compte que l’ancienne machine à marquer de la Fiorentina s’est vraiment révélé quand il le fallait : 23 des buts internationaux de Batistuta ont été marqués lors de grandes compétitions, dont 10 buts en 12 participations à la Coupe du monde. En outre, il reste le seul joueur à avoir inscrit un triplé dans deux Coupes du monde différentes.
Batistuta possédait tous les attributs nécessaires pour former l’attaquant parfait, mais il était également capable de bien plus que ce que l’on attend habituellement d’un numéro neuf. Il avait un sens de l’anticipation si parfait qu’on aurait pu croire qu’il était en télépathie avec le ballon en sachant constamment où il allait atterrir dans les 18 mètres. Mais plus qu’un simple renard des surfaces, Batistuta était aussi capable d’envoyer de véritables boulets de canon. Au cours d’un même match, on pouvait voir un éclair des 30 mètres juxtaposé à un lob parfait pour tromper le gardien qui sort.
En plus de ses compétences variées, l’humilité de Batistuta a contribué à faire de lui une légende auprès des fans de football. Un homme simple et familial qui vivait pour marquer et célébrer des buts avec son public. L’ange Gabriel Batistuta est l’une des véritables icônes du football de sa génération.