Le Santos FC fait l’objet d’une enquête pour travail illégal de mineurs.
C’est une bombe qui pourrait tomber sur le football brésilien. Le ministère public du travail de l’État de São Paulo a ouvert une enquête contre le Santos FC, accusant le club d’exploiter illégalement des mineurs de son centre de formation. Dans son rapport – long d’environ 1000 pages -, le ministère déclare que 75 enfants et adolescents âgés de moins de 14 ans (catégories U13 et U11) seraient employés par le club pauliste sans percevoir la moindre rémunération.
Alors qu’il est sommé de présenter sa défense – au plus tard – le 26 juillet prochain, ce dernier s’est défendu en déclarant que « les catégories de base du Santos Futebol Clube sont reconnues comme un modèle pour l’insertion des enfants et des adolescents par le sport, pour aider au développement non seulement des athlètes, mais surtout des citoyens capables de vivre en société », tout en ajoutant qu’il respectait « strictement la législation sportive en vigueur, le statut de l’enfant et de l’adolescent et la Constitution fédérale. »
Sanctions et séquelles
En conséquence, le ministère a demandé la cessation immédiate de toutes les activités du club concernant les catégories de moins de 14 ans, sous peine d’une amende journalière de 100.000 réaux brésiliens (≅ 17.840€). Le club ayant lui-même reconnu qu’aucun contrat de travail, même sous la forme d’apprentissage, n’avait été signé (donc aucune rémunération), le député a également demandé la condamnation de Santos à payer une amende de 3 millions de réaux (≅ 535.000€) pour dommages moraux.
Enquêtant sur l’affaire, l’agence brésilienne UOL aurait découvert qu’en l’espace d’un mois, 143 jeunes de moins de 13 ans auraient été vu dans les services infirmiers du club, et accuse ce dernier d’exiger « une routine rigide d’entraînement, une préparation physique sévère, une discipline professionnelle et la participation à des compétitions sportives organisées par la Fédération de football de São Paulo » à ses jeunes joueurs.
Aspect législatif
João Henrique Chiminazzo, avocat, a également indiqué que les clubs sont en droit d’offrir des contrats de formation à leurs sportifs à partir de leur quatorzième anniversaire. Ces dits contrats sont édités sous forme de bourses, et négociés entre les différentes parties. Avant cet âge minimum, tout lien entretenu avec le club relève du domaine associatif, et d’aucun autre.
Il est cependant à préciser que les règles de la FIFA autorisent cependant les clubs brésiliens à entraîner des mineurs dès l’âge de 12 ans, à condition qu’une mention d’initiation sportive figure sur le passeport de ces athlètes. Par cette pratique, le club recevra, en vue d’un futur transfert, une partie des émoluments liés à celui-ci.