Pourquoi la suppression de la règle des buts à l’extérieur est une aubaine pour les diffuseurs TV des matchs de Coupe d’Europe ?
Pour la première fois depuis 1965, l’issue des huitièmes de finale de Ligue des Champions pourrait se décider aux prolongations voire aux tirs au but.
Les raisons du changement sur la règle des buts à l’extérieur
Le 24 juin 2021 restera à jamais dans les annales du football. C’est par le biais d’un communiqué de presse que l’UEFA annonçait ce jour-là l’approbation de l’abolition de la règle du but à l’extérieur, en Coupe d’Europe, par son conseil exécutif. Par cette mesure inédite, l’instance dirigeante du football européen entend vouloir accroître l’équité entre les deux équipes et ne pas favoriser celle qui reçoit au match retour.
Ce sont en tout cas les explications avancées par Aleksander Ceferin, président de l’UEFA : « Aujourd’hui, les effets de cette règle sont contraires à son but initial, puisqu’elle dissuade l’équipe recevante – en particulier lors du match aller – d’attaquer, de peur de concéder un but qui donnerait un avantage crucial à son adversaire. On critique aussi son iniquité, en particulier en cas de prolongation, car elle oblige l’équipe recevante à marquer deux fois lorsque l’équipe visiteuse marque un but ».
En contexte, cette déclaration découle de diverses observations simples. D’abord, l’écart du taux de victoires à domicile et à l’extérieur qui s’est atténué, passant de 61%-19% à 47%-30% ces dernières saisons. Un fait que l’on peut également remarquer quant au nombre de buts inscrits à domicile comme à l’extérieur (de 2,02-0,95 à 1,58-1,15) dans les compétitions masculines.
Une bonne nouvelle pour les diffuseurs TV des matchs de Coupe d’Europe
Qui dit plus de temps de jeu, dit forcément plus de temps de publicités. Et ça, les diffuseurs l’ont vite compris et en profiteront très certainement. En plus des traditionnels spots publicitaires d’avant-match, ceux intervenant à la mi-temps et ceux diffusés dès le coup de sifflet final, du contenu additionnel trouvera forcément sa place à l’occasion du break entre les deux périodes de prolongation ainsi que durant la pause tactique précédant la fatidique séance de tirs au but. Si les projections financières ne restent pour le moment que fictives, les bénéfices retirés par les différentes chaînes de télévision pourraient être conséquents.
À titre d’exemple, un spot de 30 secondes diffusé pendant la mi-temps de la finale de la Ligue des Champions 2020 (sur TF1) entre le Paris Saint-Germain et le Bayern Munich coûtait 155.000€ à l’entreprise souhaitant faire sa publicité. Si on ne peut prévoir le nombre de prolongations et de tirs au but qui surviendront dès les huitièmes de finale de cette édition 2021/22 de C1 (ainsi que de la C3, de la C4 et de la LDC féminine), on peut tout de même estimer que nous devrions avoir droit à certaines, au plus grand plaisir des diffuseurs.