La Coupe du monde 1986 au Mexique est la 13ème édition du Mondial de football. Elle a vu s’affronter pas mal de légendes du foot et a donné lieu à des rencontres que personne n’a pu oublier. Entre les buts incroyables, les matchs à rebondissements et les tirs au but, cette édition nous a offert de très beaux souvenirs.
Le retour inattendu du Mondial au Mexique, 16 ans après
Rendez-vous le 31 mai 1986. La Coupe du Monde 1986 devait à la base se dérouler en Colombie, mais pour des raisons financières et vu le climat politique du pays à l’époque, la FIFA a décidé de faire jouer la compétition au Mexique comme au Mondial 1970.
Pour cette compétition qui doit démarrer dans l’immense stade Azteca de Mexico, on assiste à la dernière apparition de la génération Platini, Zico et Rossi. C’est aussi l’arrivée d’une nouvelle génération dorée, avec Diego Maradona, la star de Naples, Igor Bella ou encore le jeune Jean-Pierre Papin.
Portrait des équipes favorites pour le Mondial 86
Les favoris de Mondial 86 sont plutôt faciles à identifier : l’Allemagne de l’Ouest est encore une fois l’équipe à battre. Elle compte dans son effectif des joueurs phares comme Félix Magath, Rudi Völler, Andreas Brehme, Lothar Matthäus et Karl-Heinz Rummenigge exilé du côté de l’Inter Milan.
Côté européen, la France se présente comme un concurrent très sérieux et même pour certains comme le grand favori du Mondial 86. Champion d’Europe deux ans plus tôt avec une équipe qui n’a pas vraiment changé, Maxime Bossis, Tigana et Fernandez vont tenter d’aider le triple Ballon d’Or en titre Michel Platini à aller chercher le seul trophée qui manque à son palmarès.
L’Italie championne du monde en titre peut aussi espérer remporter la compétition avec ses stars ; Bergomi, Altobelli, Viali et Salvatore Bagni. Moins forte qu’il a 4 ans la Squadra Azzura devra cette fois-ci créer l’exploit.
L’Espagne finaliste au Mondial 84 face aux Bleus de Platini, est aussi un favori dans la course au titre. José Antonio Camacho et ses partenaires vont tout donner pour ramener la première Coupe du monde de l’histoire chez eux
L’Union Soviétique (URSS) se présente aussi avec une équipe impressionnante composée de Belanov (futur ballon d’or) et de plusieurs bons joueurs venant du Dynamo Kiev comme Zavarov ou Demianenko.
Côté sud-américain, le Brésil a subit quelques défaites compliquées durant les mois précédents le Mondial 86. Zico et Falcao jouent leur dernière grande compétition, mais la seleção peut compter sur Socrates le révolutionnaire du football, ainsi que sur Careca, Branco et Julio César. Après la déception contre l’Italie en 82, le Brésil espère prendre sa revanche.
Son meilleur ennemi l’Argentine a subi le même sort quatre ans plus tôt, mais il faut considérer son artiste Diego Maradona, celui qui peut tout changer et porter son équipe vers le haut avec Valdano, Burruchaga et Ruggieri.
Parmi les outsiders de la Coupe du monde 1986, on peut mentionner le Portugal de Paolo, qui veut prendre sa revanche après sa non participation 4 ans plus tôt. Le Mexique est à domicile et peut tout miser sur sa nouvelle star du Real Madrid, Hugo Sanchez.
Le Maroc et l’Algérie sont les deux représentants du continent africain. Les Fennecs espèrent réitérer la belle performance réalisée en Espagne lorsqu’ils ont été éliminés après le fameux match de la honte.
Voilà un portrait très large de toutes les forces en présence au lancement de la Coupe du monde de football 1986, place désormais à la compétition.
Immenses surprises dès les phases de poule
Le premier tour est le théâtre de pas mal de surprises. L’Italie a failli passer à la trappe face à de valeureux Coréens et arrache sa qualification en toute fin de rencontre. L’Argentine assure, Maradona préchauffe tranquillement. La France est tenue en échec par l’Union Soviétique après un super match et un but d’anthologie marqué par Vasyl Rats. Les Bleus terminent deuxième de leur groupe.
Dans le groupe E, le Danemark surprend tout le monde et remporte ses trois matchs contre l’Écosse, l’Allemagne de l’Ouest et surtout l’Uruguay d’Enzo Francescooli. Les Danois jouent très bien au ballon et font figure d’épouvantail pour la suite de la compétition et pourtant ce n’est même pas la plus grosse surprise de ce premier tour.
Le Maroc qui est tombé dans un groupe 100% européen ne perd pas un seul match et remporte même sa confrontation face au Portugal qui avait un peu la tête ailleurs à cause d’un scandale de primes non versés. Le Maroc premier devant l’Angleterre devient la première équipe africaine de l’histoire a participer au second tour d’une Coupe du monde.
1986, la première Coupe du monde avec des Huitièmes de finale
Lors de la Coupe du monde 1986 au Mexique, c’est la première fois dans l’histoire de la compétition qu’il y aura des huitièmes de finale.
Le Brésil ne fait qu’une bouchée de la Pologne avec un but fantastique de Josimar.. Le Mexique certainement jaloux du spectacle proposé par les Brésiliens veut faire mieux et Manuel Negrete va inscrire un véritable bijou face à la Bulgarie. Les 115 000 spectateurs de Mexico exultent lorsque leur équipe nationale se qualifie pour les quarts. La France fait le boulot contre l’Italie (victoire 2-0) et les Anglais sortent les Paraguayens.
Les quatre matchs restants mériteraient tous d’y consacrer de longues minutes étant donné la physionomie et l’histoire de chacun d’entre eux.
Le Maroc a frôlé le casse du siècle. Bien en place défensivement, les Lions de l’Atlas résistent jusqu’à la 87ème minute, face à la grande Allemagne entraîné par Beckenbauer. Les Marocains ont fait honneur à leur supporter en faisant jeu égal avec l’une des plus grandes nations mondiales du football de l’époque.
Le Danemark va se faire humilié contre l’Espagne 5-1 avec notamment un quadruplé de Butragueno.
La Belgique et l’URSS vont se neutraliser (2-2) après la fin du temps réglementaire. La fin du match est insoutenable, mais finalement les Diables Rouges vont se qualifier après un match fou. Score final 4 à 3 pour la Belgique.
Le dernier épisode de ces huitièmes de finale de la Coupe du monde 86 est le derby bouillant entre l’Argentine et l’Uruguay (finale du Mondial 1930). C’est l’une des rivalités les plus marquantes entre deux sélections. L’équipe de Francescoli à un plan plutôt bien rodé, il faut viser Maradona et lui casser les chevilles. Il y aura plus de 60 fautes dont une dizaine sur le Pibe de Oro qui réalise pourtant un match XXL. Diego Maradona, considère lui-même ce match comme l’un des plus grands sa carrière. Un chef-d’œuvre individuel, même s’il ne marque pas, l’Argentine s’impose par le plus petit des écarts (1-0). L’Argentine est en route et ne va pas s’arrêter là.
Buts et matchs mythiques lors des quarts de finale 86
D’abord le Mexique à domicile est en difficulté contre les Allemands à Monterrey. La RFA va finir à 10 permettant aux Mexicains de reprendre le dessus et de se procurer d’énormes occasions de buts (dont un but refusé). Un très bon 0-0 au bout des prolongations, on se dirige vers la première séance de tirs au but.
Bouffée par la pression, 2 joueurs mexicains ratent leur penalty. Les Allemands font le boulot comme à leur habitude et se dirigent vers les demi-finales. Malmenés huitième et en quart, ils sortent encore une fois vainqueur, c’est la marque des très grandes équipes.
La Belgique va quant à elle se défaire de l’Espagne après une séance de tirs au but. Les Diables Rouges se qualifient eux aussi pour les demis.
France – Brésil 1986 à Guadalajara, un match époustouflant
Sous la chaleur écrasante de Guadalajara, la France est opposée au Brésil. Chez les Bleus, Platini et un Giresse ne sont pas au mieux physiquement. Le Brésil frappe d’entrée avec un but de Careca à la 17ème minute.
Les Bleus subissent jusqu’à la 40ème minute et légalisation de Michel Platini après une belle action collective. La rencontre d’une qualité technique impressionnante et avec une intensité démentielle par rapport aux conditions météo va s’emballer en deuxième mi-temps.
Joël Bats arrête le penalty tiré par Zico et une tête à bout portant quelques minutes plus tard. Le match est dingue, comme a dit Bossis on avait l’impression que le ballon ne sortait jamais du terrain. Ce match a été qualifié par certains comme le match du siècle.
Il se terminera aux tirs au but. Joël Bats au top, mais Platini ratte son penalty. Fernandez donnera finalement la victoire aux Bleus qui éliminent le Brésil et sont en demi-finale. Avant le France Brésil de 98 et celui de 2006, ce match lance vraiment la rivalité entre les deux équipes.
Angleterre – Argentine 1986 à Mexico, un match gravé à jamais dans l’histoire
Le 22 juin 1986 au stade Azteca de Mexico, à lieu le match entre l’Angleterre et l’Argentine quelques années après la guerre des Malouines opposant les deux pays dans l’océan Atlantique.
Un match qui va lui aussi entrer dans l’histoire du football grâce à la folie de Diego Maradona. D’abord avec son but de la main, la fameuse main de Dieu et ensuite avec son deuxième but de génie. Un mélange de vitesse, de technique et d’agilité pour un but bien plus qu’exceptionnel, sûrement le plus beau de l’histoire en Coupe du monde. L’Angleterre est battue par un petit lutin de 1,65m en route pour écrire sa légende.
Une Coupe du monde qui tient toutes ses promesses
Ce sera France – Allemagne et Argentine – Belgique pour les demi-finales du Mondial 86. Jusque là, ce Mondial tient toutes ses promesses et ce n’est même pas encore fini.
La France attend les Allemands de pied ferme 4 ans après le match que tout le monde connaît les Bleus champions d’Europe veulent leur revanche. Malgré le trio magique Tigana, Giresse, Platini, l’Allemagne est trop forte et remporte le match 2-0.
Symbole de cette désillusion, Joël Bats irréprochable contre la seleçao est fautif sur les deux buts, d’Andréas Brehme et de Rudi Völler. Il faudra attendre l’Euro 2016 pour voir l’équipe de France de football prendre le dessus sur l’Allemagne. La déception est grande côté tricolore, Platini a marqué son dernier but avec les Bleus et va laisser un vide gigantesque que la France mettra 10 ans à combler.
Quelques heures plus tard Maradona dévore la Belgique qu’on attendait pas forcément à ce stade de la compétition. Un nouveau doublé pour le numéro 10 argentin beaucoup trop fort pour la défense des Diables Rouges qui prend le bouillon pendant toute la rencontre. Diego Maradona vient d’enchaîner trois matchs absolument monstrueux sur le plan individuel, sur cette compétition on dirait qu’il ne fait clairement pas le même sport que les autres.
Après un beau parcours les Belges sont finalement éliminées par l’Argentine qui a rendez-vous avec l’Allemagne le 29 juin 1986 à Mexico.
Une finale magique pour clôturer une Coupe du monde d’anthologie
Encore une fois le scénario de la rencontre entre l’Argentine et l’Allemagne va marquer les esprits. Mené 2 à 0 après une heure de jeu, l’Allemagne toujours aussi résiliente va revenir dans la partie et égaliser grâce à Rummenigge et Völler.
Seulement deux minutes après l’égalisation, Maradona voit un trou dans la défense et envoi Jorge Burruchaga dans la profondeur pour inscrire le but de la victoire.
Le sacre de Maradona sur le toit du football mondial
L’Argentine est championne du monde 1986 après une finale qui aura tenu toutes ces promesses. Comme il y a 4 ans, les Allemands sont vaincus en finale. Le numéro 10 argentin Maradona est sur le toit du monde, il est impliqué dans 10 buts en 7 matchs, meilleur passeur et deuxième meilleur buteur de la compétition.
Le football est bien trop facile pour lui. A son retour en Italie, Maradona remporte d’ailleurs le championnat et la coupe d’Italie dès l’année suivante avec Naples.
Diego a marqué son nom dans les livres d’histoire, cette compétition est devenue la sienne. Le capitaine argentin a porté tout un pays sur ses épaules.
Voilà tout ce qu’on peut dire sur cette Coupe du Monde 1986 qui a marqué les esprits et les cœurs pour toujours.