Deux mois après l’arrêt prématuré de la rencontre entre l’OL et l’OM, l’Olympico a finalement enfin pu divulguer son épilogue. Xherdan Shaqiri et Moussa Dembélé ont permis aux Rhodaniens d’arracher un succès précieux sur leur adversaire du soir (2-1).
Cascade d’absents avant le match OL vs OM
Comment aborder une rencontre d’une telle importance quand vos forces en présence sont si grandement diminuées ? Telle est la question à laquelle Peter Bosz a dû apporter une réponse. Ainsi, Karl Toko-Ekambi (CAN), Lucas Paquetá (Brésil), Bruno Guimarães et Islam Slimani (Transfert), Jason Denayer et Houssem Aouar (Blessure), Tino Kadewere et Damien Da Silva (Suspension) étaient tous inaptes ou indisponibles pour le coach batave. Et malgré les retours sur le gong de Moussa Dembélé (Malade) et de Sinaly Diomandé (Blessure), seuls 6 des 11 titulaires initiaux le 21 novembre dernier figuraient sur la pelouse au coup d’envoi.
Côte Phocéen, malgré les absences conjuguées de Gerson (Brésil), de Pape Gueye et Bamba Dieng (CAN) et de Leonardo Balerdi et Konrad De La Fuente (Suspension), l’Américain était l’unique joueur manquant à la liste des hommes alignés par Sampaoli quelques semaines auparavant.
Récentes recrues, Romain Faivre et Tanguy Ndombele (OL) et Cédric Bakambu et Sead Kolasinac (OM) ne pouvaient pour leur part pas être inscrits sur la feuille de match transmise à la Ligue par les deux clubs.
La composition de l’OL (en 3-4-2-1)
Lopes – Dubois, Boateng, Lukeba – Gusto, Thiago Mendes, Caqueret, Henrique – Shaqiri, Cherki, Emerson
La composition de l’OM (en 4-3-3)
Lopez – Lirola, Saliba, Caleta-Car, Peres – Guendouzi, Kamara, Rongier – Under, Payet, Henrique
L’académie de l’OL à l’honneur
Passé le temps des paroles, vînt celui du terrain. Contraint de modeler un onze inédit, Bosz s’est reposé sur ce qui a toujours été l’une des forces de l’Olympique Lyonnais : sa formation. De ce fait au coup d’envoi, cinq joueurs formés au club (Lopes, Lukeba, Gusto, Caqueret et Cherki) fournissent les rangs Lyonnais avant que Bradley Barcola – également formé au club – ne vienne s’y greffer en toute fin de match. À l’image du solide Castello Lukeba (100% de duels gagnés, 93% de passes réussies), de Maxence Caqueret, omniprésent dans le cœur du jeu en seconde période, ou de Malo Gusto, passeur décisif et d’une générosité sans faille, les jeunes n’ont pas déçu.
Ryan Cherki, placé à la point de l’attaque, a pour sa part multiplié les courses, manquant parfois de justesse, mais faisant toujours preuve de combativité, un état d’esprit d’ailleurs souligné par les nombreux encouragements assénés par son coach. Un match qui montre que la formation Lyonnaise a encore de beaux jours devant elle.
Bosz s’est adapté, pas Sampaoli
Rapidement mené (Guendouzi, 10ème) puis subissant le contrôle du jeu marseillais, permis par un positionnement haut de la défense et par le peu d’espaces avec la ligne du milieu, l’OL s’est révélé inoffensif, éteint par les Phocéens durant les 45 premières minutes. Malgré cela, à l’exception du but de Guendouzi – qui sera d’ailleurs le seul tir cadré de l’OM sur l’ensemble de la rencontre – et une situation mal négociée par Pol Lirola, subissant un bon retour de Castello Lukeba (32è), les locaux ne sont finalement pas tant mis en danger.
Au retour des vestiaires et devant l’inefficacité de sa ligne offensive, Peter Bosz décide de changer son système tactique, faisant évoluer son 3-4-2-1 initial en un 4-4-2 plus traditionnel, replaçant Shaqiri – inconsistant jusque là – sur le front de l’attaque, aux côtés de Ryan Cherki. À l’heure de jeu, l’entrée de Moussa Dembélé (à la place d’Emerson) a permise au jeune Gones de retrouver un positionnement plus naturel, excentré à gauche pour rentrer sur son pied droit. Cet apport offensif à également offert une solution d’appui que n’avait pas la capacité de proposer le jeune attaquant, physiquement désavantagé face notamment à William Saliba.
Permettant une domination de l’OL tout au long du second acte, le changement tactique opéré par Peter Bosz a finalement porté ses fruits lorsque Xherdan Shaqiri, du haut de son mètre soixante-neuf, est venu battre Pau Lopez d’une tête décroisée, à la réception d’un centre déposé par Malo Gusto sur sa droite (76è). Plutôt en vue depuis son entrée en jeu (79è, 86è), Moussa Dembélé est venu crucifier William Saliba – jusque là irréprochable – et son portier espagnol pour offrir une victoire à l’arrachée mais finalement méritée par l’Olympique Lyonnais (89è).
Une victoire comptable
Aujourd’hui rivalité majeure de notre championnat tant en termes d’antagonisme que d’aspect purement footballistique, cet Olympico se présentait comme ce qui pouvait être un réel tournant dans la saison des deux Olympiques. Pour l’OM, la possibilité de ravir la seconde place à l’OGC Nice mais surtout de reléguer son premier poursuivant à 8 points et son adversaire du soir à 11 unités ; pour l’OL, l’opportunité de retrouver la première partie de tableau et de recoller à une longueur de la quatrième place et à six du podium. Un match nul ou une défaite aurait d’ailleurs quasiment enterrés les espoirs de top 3 des Rouge et Bleu alors que cette victoire pourrait au contraire bien leur permettre d’enfin entamer une nouvelle dynamique tant attendue par les supporters du club.