Tombeur des Reds Devils au tour précédent, l’Atletico de Madrid se présentait cette fois sur la pelouse des Cityzens pour y faire tomber le champion d’Angleterre en titre. Un quart de finale aller qui a finalement tourné à l’avantage des Mancuniens (1-0).
Les XI : Des compositions sans surprises
Comme on pouvait s’y attendre, l’opposition tactique entre Josep Guardiola et Diego Simeone a débuté dès la parution des compositions d’équipes. D’un côté, le catalan a organisé ses hommes dans un 4-3-3 ne comptant pas moins de 5 joueurs à vocation offensive (I. Gündogan, B. Silva, K. De Bruyne, R. Sterling et R. Mahrez). Avec les absences de Kyle Walker (suspendu) et de Ruben Dias (blessé), Nathan Aké et John Stones se sont vus être titularisés aux côtés de João Cancelo et d’Aymeric Laporte.
En face, Diego Simeone devait composer sans Y. Carrasco (suspendu), J. Giménez et H. Herrera (blessés). C’est donc dans un 5-3-2 que s’est présentée la formation madrilène sur la pelouse de l’Etihad Stadium, Felipe remplaçant l’Uruguayen et Koke prenant place au milieu, accompagné de M. Llorente et de G. Kondogbia. Sur le front de l’attaque, Antoine Griezmann accompagnait João Félix, reléguant Luis Suarez et Thomas Lemar, titulaire lors de la victoire face à Alavés ce week-end (4-1), sur le banc.
La composition de Manchester City
- Ederson – N. Aké, A. Laporte, J. Stones, J. Cancelo – I. Gündogan (C), Rodri, K. De Bruyne – R. Sterling, B. Silva, R. Mahrez
La composition de l’Atletico de Madrid
- J. Oblak – Š. Vrsaljko, S. Savić, Felipe, Reinildo, R. Lodi – M. Llorente, Koke (C), G. Kondogbia – A. Griezmann, J. Félix
Le match et ses clés
Après 90 minutes d’un match fermé et sans réelle intensité, Manchester City a tout de même pris une option sur une qualification en demi-finale de Ligue des Champions (1-0). Grâce à une réalisation de Kevin De Bruyne (70è), les hommes de Pep Guardiola ont su trouver la faille pour percer le bloc défensif de l’Atletico de Madrid. Au Wanda Metropolitano dans une semaine, les Colchoneros n’auront d’autres choix que de marquer et donc de quelque peu se découvrir. Une contrainte qui pourrait (et devrait) offrir plus de spectacle que celui auquel nous avons assisté lors de ce match aller.
Les statistiques de la rencontre
Manchester City 🦈🔵 | Statistiques | Atletico de Madrid ⚪️🔴 |
71% | Possession | 29% |
15 (2) | Tirs (cadrés) | 0 (0) |
0,94 | xGoals | 0,07 |
696 (627) | Passes (réussies) | 297 (213) |
90% | Précision des passes | 72 % |
8 | Fautes | 13 |
1 | Hors-jeu | 2 |
48 | Duels gagnés | 35 |
Arrêts | 1 |
Rien de 9 à City
Sujet récurrent des derniers mercatos de la maison bleue, la présence d’un véritable “9” aurait pu faciliter les affaires des Cityzens au cours de cette rencontre. Durant les 90 minutes de jeu effectif, Manchester City a délivré 24 centres – dont 9 corners – qui ne se sont jamais vraiment révélés dangereux pour l’Atletico, la faute à l’absence d’un joueur capable de pousser la balle au fond des filets dans la zone-clé, un véritable “renard des surfaces”. En outre, sur les 15 tirs tentés par les locaux, aucun d’entre eux ne l’a d’ailleurs été depuis l’intérieur des 5 mètres 50 du portier madrilène qui, outre le but, n’aura finalement eu qu’à s’employer à une seule reprise, se couchant bien sur un coup-franc tiré par Kevin De Bruyne (55è).
À défaut de se renier, l’Atletico a bétonné
On le sait depuis maintenant depuis de nombreuses saisons, le jeu prôné par Diego Simeone n’est pas le plus offensif qui soit. Face à Manchester City, “Cholo” a une nouvelle fois honoré sa réputation, récitant une partition vue et revue ces dernières années. Alors que les 5 premières minutes de jeu pouvaient laisser penser que le système madrilène allait peut-être ressembler à celui qui a battu Alavés le week-end dernier (en 4-4-2), la compacité et l’opacité du bloc défensif ont finalement vite repris le dessus. Une organisation qui, comme escomptée, a permis à Manchester City d’avoir la possession de balle (71%), tout en rendant cette dernière des plus stériles pendant une grande partie de la rencontre. Avec des lignes resserrées, l’Atletico a contraint son adversaire à tenter d’étirer son bloc en passant par les côtés, toutes tentatives d’incursions axiales se fracassant sur la muraille espagnole.
Comme le montre ce rapport du match, les onze joueurs de l’Atletico ont passé la majorité de la rencontre dans leur propre camp. Peu ambitieuse mais ayant déjà fait ses preuves, cette tactique a eu le mérite de mettre son adversaire en grande difficulté. Des problèmes d’ailleurs soulignés par Kevin De Bruyne dans l’après-match : « Ils ont presque joué à cinq en défense et cinq au milieu de terrain, c’est très dur de trouver les espaces ! Je recommande à tous ceux qui disent quelque chose sur nous d’essayer cela à l’entraînement. ».
Foden a tout changé
Constatant l’incapacité de son équipe à faire la différence, Pep Guardiola a pris la décision de réorganiser son équipe. Remplaçant respectivement Gündogan, Mahrez et Sterling, Grealish, Foden et Gabriel Jesus avaient pour mission d’apporter percussion et vitesse au jeu de City. Et il ne fallu pas attendre longtemps pour voir les bénéfices de ces changements. Bien mis en condition par une passe à l’aveugle de Rodri, Phil Foden, grâce à deux touches de balle parfaitement orientées entre les lignes adverses, glissait le cuir à Kevin De Bruyne, qui ne se priva pas de tromper Oblak d’un tir croisé du pied droit. Décisif après seulement 79 secondes, le jeune anglais montrait une nouvelle fois pourquoi il est si régulièrement encensé par son entraîneur.
Au-delà de sa passe décisive, Foden a plusieurs fois montré son lien privilégié avec le milieu de terrain belge, le mettant par deux fois dans des positions à son avantage. Après un déboulé tranchant sur le côté droit, le joueur de 21 ans servait sur un plateau De Bruyne aux 11 mètres (79è, tir contré) avant de le lancer d’un subtil extérieur du pied (87è).
Dans une bataille tactique entre deux entraîneurs de renoms, Guardiola a pris l’ascendant sur son pair, laissant tout de même la possibilité à “Cholo” Simeone de renverser la vapeur dans son bouillant Wanda Metropolitano.