Du statut de barragiste à celui de prétendant à la Ligue des Champions, il n’y a qu’un pas. Le cas du VfB Stuttgart en atteste. Passés tout proche d’une relégation en deuxième division en juillet dernier, les Souabes réalisent un début de saison aussi phénoménal qu’inattendu. Troisièmes de Bundesliga (à 5 points du leader leverkusenois), les hommes de Sebastian Hoeneß impressionnent. Et si l’avant-centre de 27 ans Serhou Guirassy affiche des statistiques plus que probantes (16 buts en 12 matchs), son coéquipier offensif Deniz Undav n’est pas en reste.
Un passage à Brighton difficile
Auteur de 8 réalisations en 11 apparitions, le natif d’Achim (Allemagne) semble totalement ressuscité. Il faut dire que son passage dans l’East Sussex n’a pas vraiment été une réussite. Recruté par Brighton à son club partenaire de l’Union Saint-Gilloise après avoir brillé en Belgique (45 buts, 18 passes décisives en 70 matchs) entre 2020 et 2022, Undav débarquait en Angleterre pour y franchir un nouveau palier. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour celui qui, en 2012, avait quitté l’académie du Werder Brême et pensé à raccrocher les crampons. Pas vraiment dans les plans de Roberto De Zerbi, l’ex-Unioniste ne dispute que 921 minutes toutes compétitions confondues et doit se contenter de 9 titularisations, ainsi que de quelques entrées en jeu.
Paradoxalement, son rendement est plutôt bon puisqu’avec 8 réalisations et 1 passe décisive, il se trouve impliqué sur un but toutes les 102 minutes. Pas de quoi convaincre pour autant sa direction de le retenir et de lui offrir un rôle plus important. « Deniz Undav est à un stade où il veut jouer chaque semaine et nous respectons cela. Il est très apprécié dans le vestiaire et s’est très bien débrouillé à la fin de la saison dernière, mais c’est une bonne occasion pour lui de goûter pour la première fois au football de haut niveau dans son pays d’origine », déclarait le directeur technique de Brighton David Weir au moment du départ – en prêt jusqu’en juin 2024 – du buteur vers le Bade-Wurtemberg.
Un appétit retrouvé
Contrarié par une blessure au genou contractée au début du mois d’août, Deniz Undav voit ses nouveaux coéquipiers débuter la saison en son absence. Et ce n’est que le 16 octobre, à l’occasion du déplacement victorieux de Stuttgart sur la pelouse de Mayence (1-3), que le joueur de 27 ans foule une pelouse de Bundesliga pour la première fois de sa carrière. L’occasion pour lui de profiter de ses 6 petites minutes de jeu pour délivrer une passe décisive à Serhou Guirassy, auteur d’un triplé ce jour-là.
Double buteur en l’espace de 29 minutes face à Cologne deux semaines plus tard, Undav voit également son rôle évoluer. Préposé à un statut de joker de luxe, le joueur prêté par les Seagulls profite de la blessure de Serhou Guirassy pour prendre en main le front offensif stuttgartois. Au cours des 3 matchs durant lesquels le Guinéen est indisponible, le Souabe se montre décisif à 3 reprises (2 buts, 1 passe décisive), au plus grand bonheur de tous les suiveurs du VfB. Aujourd’hui associé à Guirassy et titularisé à l’occasion des 6 dernières journées de championnat, Undav s’est imposé comme l’un des hommes-forts de l’équipe de Sebastian Hoeneß.
Entre l’Allemagne et la Turquie, Undav a fait son choix
Une renaissance qui ne passe évidemment pas inaperçue aux yeux de Vincenzo Montella et de Julian Nagelsmann, sélectionneurs respectifs de la Turquie et de l’Allemagne. Jouissant de la double nationalité, Deniz Undav a d’ailleurs été récemment approché par l’Ay-Yıldızlılar. Mais pour le buteur, une chose est sûre : il souhaite représenter l’Allemagne. « J’ai dit à Julian Nagelsmann que je voulais jouer pour l’Allemagne si j’en avais l’occasion, a-t-il récemment expliqué devant les journalistes. J’ai été très heureux et surpris par son coup de fil. Je n’arrivais pas à y croire. Nous nous sommes ensuite assis ensemble et nous avons eu une bonne conversation. Le sélectionneur m’a fait part de son objectif. J’ai ensuite parlé avec ma femme, ma famille et mon agent, puis j’ai pris la décision de rejoindre l’Allemagne. Nous allons maintenant voir ce qui va se passer. »
À quelques mois du coup d’envoi de l’Euro 2024, Undav prétend désormais à une place dans le groupe de la Mannschaft. « Cela signifierait beaucoup pour moi. La seule chose qui manque à ma carrière, c’est l’équipe nationale, confiait-il ensuite à Sky Sports Deutschland. Alors je pourrais me dire : Deniz, tu peux être fier de toi. Ton père et ta mère peuvent être fiers aussi. Qu’y a-t-il de mieux que de jouer pour son pays ? » Alors que la sélection allemande affrontera consécutivement la France et les Pays-Bas en mars prochain, Deniz Undav pourrait bien, s’il poursuit sur sa lancée, voir son rêve de porter les couleurs noire, jaune et rouge se réaliser.