Disputé il y a quelques jours, le 1er tour de l’EFL Cup a vu de nombreuses équipes être éliminées par des adversaires de divisions inférieures. Une situation qui peut s’expliquer par un calendrier surchargé.
La Coupe de la Ligue anglaise – ou EFL Cup – célèbre cette saison la 63e édition de son histoire. De la dernière, les observateurs se souviennent certainement de l’épique séance de tirs au but entre Chelsea et Liverpool (10-11), permettant aux Reds de remporter la compétition pour la 9e fois, dix ans après son précédent sacre. Si les clubs de Premier League se placent, comme habituellement, en favoris de l’épreuve, l’espoir qu’un « petit » puisse créer l’exploit demeure, et c’est en ça que réside tout le charme des coupes nationales.
Et des exploits, le 1er tour de la Carabao Cup, du nom de son sponsor, en a été le théâtre. Sur les 14 rencontres opposant des clubs de Championship (D2 anglaise) à des adversaires supposés de niveau inférieur, ces derniers se sont imposés à 12 reprises. Parmi eux, quatre appartenant à la League Two (D4) se sont même qualifiés pour le second tour, dont trois à l’extérieur.
- (D3) Cambridge United 1-0 Millwall
- (D3) Morecambe 0-0 (5-3 T.A.B) Stoke City
- (D3) Oxford United 2-2 (5-3 T.A.B) Swansea City
- (D3) Fletwood Town 1-0 Wigan
- Blackpool 0-0 (3-4 T.A.B) Barrow (D4)
- (D3) Charlton 1-1 (5-3 T.A.B) Queens Park Rangers
- Cardiff City 0-3 Portsmouth (D3)
- (D4) Bradford City 2-1 Hull City
- Reading 1-2 Stevenage (D4)
- (D3) Sheffield Wednesday 2-0 Sunderland
- Middlesbrough 0-1 Barnsley (D3)
- Luton Town 2-3 Newport County (D4)
Into Round Two of the @Carabao_Cup ⏰ pic.twitter.com/Ie16ETzgx3
— Stevenage FC 🔴⚪ (@StevenageFC) August 9, 2022
Priorité au championnat
Dans une saison entrecoupée – et donc mise en pause – par la tenue de la Coupe du Monde entre novembre et décembre, les entraîneurs de Championship vont devoir répondre à une problématique inédite : comment jouer 46 matchs entre juillet et mai ? Au moment de l’arrêt de la compétition le 12 novembre prochain, les clubs auront déjà disputé 21 journées de championnat, sans compter ceux qui parviendront à franchir plusieurs tours dans les différentes coupes, que ce soit en EFL Cup ou en FA Cup. Restera donc 25 rencontres dans le cadre de la saison régulière avant que certaines équipes aient, en plus, à disputer les playoffs d’accession à la Premier League.
C’est donc une question de priorisation qui entre désormais en considération. Quelle compétition favoriser ? Vaut-il mieux remporter une coupe ou le championnat ? Des interrogations évidemment guidées par des intérêts financiers. En termes de chiffres, remporter l’EFL Cup ne semble pas être intéressant, surtout au vu de l’investissement physique que cela demande. À titre d’exemple, le ‘prize money’ de l’édition 2021-22 n’était que de 100.000 livres (≅ 118.000€), quand celui de la FA Cup s’élevait à 2,44 millions de livres (≅ 2.890.000€) pour le finaliste victorieux. Des sommes finalement à des années-lumières de celle espérée par le vainqueur des playoffs de Championship.
Les droits télévisuels, l’El Dorado anglais
Si on estime que les deux équipes ayant terminées en tête de deuxième division remportent respectivement une somme aux alentours de 118.000€ (pour le champion) et de 59.000€ (pour son dauphin), celle perçue par la troisième équipe à obtenir sa promotion dépasse – de loin – ces dernières.
Kieran Maguire, expert financier dans le monde du football, a indiqué au Mirror Football que l’accession de Nottingham Forest à la Premier League avait rapporté un chèque de plus de 170M£ aux Reds, soit environ 200M€. Une somme qui s’explique par la flambée des droits télévisuels négociés par la première division anglaise, évalués à 12,5 Md€ pour la période 2022-2025 (soit 4,1 Md€ par saison). À titre de comparaison, Maguire a expliqué qu’une équipe de Championship « recevait normalement entre 9 et 9,5 millions d’euros de la télévision. Vous passez donc de 9 à 118 millions d’euros [la somme touchée par les clubs pour leurs droits TV] en Premier League, ce qui représente un bond de 110 millions d’euros. »
À cela, il a ajouté : « En plus de cela, il y a deux ans de paiements en parachute, soit un minimum de 88 millions d’euros. Donc, vous les mettez ensemble et cela fait 198 millions d’euros. Ensuite, si vous parlez aux directeurs commerciaux, ils disent qu’ils peuvent facturer 10 fois plus pour une publicité de 30 secondes sur les périmètres du terrain en Premier League qu’en Championship parce qu’elle s’adresse à un public mondial. »
Des explications qui suffisent à expliquer pourquoi de nombreux coachs ont procédé à une conséquente revue d’effectif lors du premier tour d’EFL Cup, donnant leur priorité (et celle de leurs dirigeants) au Championship.