L’Equipe de France reçoit ce mardi soir l’Afrique du Sud au Stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq dans le cadre de son second match de préparation au Mondial 2022. Une affiche sur le papier déséquilibrée mais qui rappellera forcément de mauvais souvenirs à tout le peuple tricolore.
L’enfer Bleu
C’était un 22 juin 2010. Après une défaite deux buts à un sous la chaleur de Bloemfonteyn, l’Équipe de France est éliminée de la Coupe du Monde dès le premier tour. Son bourreau ? D’abord elle-même. Après la tristement célèbre grève de Knysna survenue deux jours plus tôt, l’équipe tricolore – si tant est que l’on puisse parler d’équipe – a plutôt des airs individualistes. En face, la sélection des Bafana Bafana, devant son public, est loin de se présenter dans la peau de la victime expiatoire comme l’avait peut-être imaginé Raymond Domenech, sélectionneur dépassé par des enjeux plus grand que lui.
Après un match nul 0 à 0 face à l’Uruguay et une défaite 2 buts à rien contre le Mexique, la France s’avançait avec un onze largement remanié, comptant notamment sur les titularisations de Cissé, Squillaci ou encore Gourcuff en remplacement des habituels titulaires Evra, Abidal et Govou. Devant son public, le pays hôte ne mit pas longtemps à enterrer les derniers espoirs français qui, ne s’en cachons pas, semblaient déjà bien inexistants avant même le coup d’envoi de la rencontre.
Il n’aura d’ailleurs suffit que d’une petite demi-heure aux joueurs sud-africains pour sceller le destin des tricolores. Après l’ouverture du score de Bongani Khumalo (20è, 1-0) et l’expulsion de Yoann Gourcuff (26è), c’est Katlego Mphela qui venait offrir un bonheur intense à son public à la 27ème minute de jeu (2-0). La réduction de l’écart de Florent Malouda à un quart d’heure de la fin du temps réglementaire n’y changera rien, “La France est KO” – et pitoyablement éliminée – comme si justement exprimé Christian Jeanpierre aux commentaires.
Trois matchs, un but marqué et l’un des plus grands scandales de l’Histoire du sport français, les Coqs rentrent à la maison, déplumés.
Hugo Lloris, le survivant
De la tragédie ne demeure que lui. Hugo Lloris avait 24 ans et évoluait à l’Olympique Lyonnais quand, rattrapé par la dure réalité des événements, il prenait place dans les buts du Free State Stadium pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être pour cette Équipe de France. En vain. Fautif sur l’ouverture du score des Bafana Bafana, il n’avait pas non plus pu empêcher aux Sud-Africains de prendre le large.
Douze ans plus tard, le gardien formé à Nice a cependant bien grandi. Titulaire et capitaine incontestable de la sélection bleue et de son club de Tottenham, le portier de 35 ans n’a certainement pas oublié, mais est passé à autre chose. Champion du Monde 2018, vainqueur de la Ligue des Nations l’an passé et joueur ayant porté le brassard de capitaine le plus grand nombre de fois, le taulier français a mûri, et fait murir ses coéquipiers pour les guider vers les sommets.
Nul doute que les retrouvailles face à l’Afrique du Sud auront pour lui une saveur spéciale. Motivation de plus de définitivement tourner la page d’un épisode à l’apparence cornélienne.