Iconique pour les uns, fantastique pour les autres : Jürgen Klinsmann ne laisse personne indifférent. Considéré comme l’un des meilleurs attaquants de l’histoire et l’une des plus belles figures du football allemand, “Klinsi” a gagné partout où il est passé, peu importe la manière. Un tempérament de feu, mêlé à un talent grandiose, venu s’asseoir à la table des plus grands.
Un buteur insatiable surnommé Klinsi
Les cheveux longs, l’air grave et le regard fixé vers les filets, Jürgen Klinsmann n’avait pas de temps à perdre. En club comme en sélection, l’enfant de Stuttgart a en effet marqué deux décennies de football par ses chevauchées interminables, ses buts d’anthologie et sa sournoiserie. Une personnalité singulière, qui l’aura amené jusqu’aux sommets, auréolée d’un titre de champion du monde (1990), puis d’Europe (1996), symboles de l’Allemagne enfin réunifiée. Le fond et la forme d’un attaquant élégant, toto d’affiche du football allemand et de la grande Serie A des années 1990. Destiné à une carrière honorable en Bundesliga, le buteur aura pourtant pris plaisir à martyriser ses adversaires dans l’Europe entière. Membre principal de la “Deutsche Kolonie” intégriste (aux côtés de Lothar Matthäus et Andreas Brehme), Klinsmann a fait succomber Arsène Wenger à ses charmes du côté de l’AS Monaco avant d’en faire de même en Angleterre, à Tottenham. Une carrière longue de 17 ans, emplie de succès, qui n’a jamais semblé fléchir.
Le match référence de Jürgen Klinsmann
VIB Stuttgart – Bayern Munich (3-0). Le 14 novembre 1987, Stuttgart et le Bayern se tirent la bourre dans la course à l’Europe. Homme fort d’une saison qu’il achèvera an Torschützenkönig (meilleur buteur avec 19 réalisations), Kinsmann choisit alors bien son moment. Moins de vingt minutes de jeu et bien servi par Günther Schäfer, “Kinsi” s’élance dans les airs pour ouvrir la marque, d’un sublime retourné acrobatique. En mondovision, l’attaquant vient de se révéler. Désigné but de l’année, ce chef-d’œuvre a en effet hisse son auteur au plus haut, élu meilleur joueur allemand l’année suivante
Les 5 plus beaux buts de Jürgen Klinsmann
1. Inter-Juventus (2-1), 17 septembre 1989.
Après un long dégagement de son gardien, Walter Zenga, il s’offre un rush exceptionnel : éliminant De Agostini d’une feinte de corps à la retombée du ballon, puis Gaia, i place le cuir sous le ventre de Tacconi, en délicatesse
2. Nimes- AS Monaco (0-1), 16 janvier 1993.
Lancé dans la surface par une astucieuse talonnade de Luiz Henrique, il se débarrasse d’Alain Espeisse d’un crochet du gauche avant d’enchaîner en enroulant son balion, du droit, dans la lucarne de Lionel Perez. Incrédule
3. Allemagne Corée du Sud (3-2), 27 juin 1994.
Sous la chaleur écrasante du Cotton Bowl de Dallas, le renard, positionné au point de penalty. se retrouve à la réception d’une passe en retrait de Thomas Haßler. Levant la balle du droit, il pivote et reprend le cuir du gauche, ne laissant aucune chance à Choi In-young.
4. Tottenham – Everton (2-1), 24 août 1994.
Un long centre de Darren Anderton, une remise de Teddy Sheringham, une autre de Stuart Netheroott et voilà Klinsmann dans les airs, lancé dans un ciseau acrobatique à la puissance impressionnante. Dévastateur même pour le grand Neville Southail.
5. Russie- Allemagne (0-3), 16 juin 1996.
Trouvé dans l’intervalle par Oliver Bierhoff, Klinsmann s’est débarrassé de Yuri Nikiforov sur une conduite de balle fulgurante avant d’ajuster un extérieur du droit, dans la lucarne de Dmitri Kharin. De l’art, e brassard de capitaine au bras.
3 choses que vous ne savez pas sur Jürgen Klinsmann
1. Diplômé d’un CAP boulangerie en 1982 et alors qu’il est au centre de formation des Stuttgart Kickers, Jürgen a songé à tout arrêter afin de reprendre la boutique familiale, poussé par ses parents. Mais quelques jours plus tard, il signait son premier contrat professionnel.
2. En finale du Mondial 1990 face à l’Argentine, il s’écroule sur un tacle de Pedro Monzón, expulsé dans la foulée, permettant à la Mannschaft de se retrouver en supériorité numérique et d’être sacrée (1-0). Une image de tricheur, lui valant le sobriquet de “Flipper” à son arrivée à Tottenham en 1994. Dès lors, il fêtera chacune de ses réalisations chez les Spurs en glissant sur le ventre.
3. Le 10 mai 1997, face à Fribourg, il est remplacé, alors que le Bayern est tenu en échec (0-0 score final). En rage, l’intéressé insulte son entraineur Giovanni Trapattoni : “Tu es un coach fini. Tu ne vaux plus rien !” Aux paroles, il ajoute un coup de pied ravageur, envoyé sur une pile décorative. Depuis, l’objet est exposé au Bayern Museum.
La fiche de JÜRGEN KLINSMANN
Né le 30 juillet 1964 à Göppingen (Allemagne) 1,81m Attaquant International allemand, 108 sélections, 47 buts
Parcours professionnel en tant que joueur
- 1981-1984 Stuttgarter Kickers (Allemagne)
- 1984-1989 VfB Stuttgart (Allemagne)
- 1989-1992 Inter Milan (Italie) 1992-1994 AS Monaco (France)
- 1994-1995 Tottenham (Angleterre)
- 1995-1997 Bayern Munich (Allemagne)
- 1997 Sampdoria (Italie)
- 1998 Tottenham (Angleterre)
Palmarès de Jürgen Klinsmann
- 1 Coupe du monde (1990) 1 Euro (1996)
- 2 Coupes de l’UEFA (1991 et 1996)
- 1 Championnat d’Allemagne (1997)
- 1 Supercoupe d’Italie (1989)