Plus de six ans après avoir dirigé son dernier match de Ligue 1, Laurent Blanc va retrouver une pelouse française à l’occasion du déplacement de l’Olympique Lyonnais au Rhoazon Park de Rennes.
2339 jours. Il faut remonter au 21 mai 2016 pour trouver trace de Laurent Blanc sur le banc de touche d’une équipe de Ligue 1. À l’époque, pour son dernier match à la tête du PSG, l’ancien international français (97 sélections) avait remporté la Coupe de France face à l’Olympique de Marseille (2-4) au Stade de France : sa révérence finale. Six ans plus tard, l’ex-défenseur formé à Montpellier renoue avec la Ligue 1, cette fois-ci pour défendre le blason de l’Olympique Lyonnais. Mais que ressortir de son expérience au Qatar ?
𝗟𝗮𝘂𝗿𝗲𝗻𝘁 𝗕𝗹𝗮𝗻𝗰 ✍ 2⃣0⃣2⃣4⃣ pic.twitter.com/2776Zbpuyt
— Olympique Lyonnais (@OL) October 10, 2022
Débuts réussis et zones de turbulences
Battu pour son premier match à la tête des Lions (0-1 face à Al-Sadd, le 23 décembre 2020), Laurent Blanc était ensuite parvenu à prendre ses marques, remportant notamment 10 des 13 matchs suivants (pour 3 défaites). Au cours de cette bonne série, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France avait notamment conduit ses hommes jusqu’à la finale de la Qatari Stars Cup, compétition nationale finalement remportée par Al-Sailiya sur le score de 2 buts à 0. Défait à deux reprises au cours des trois derniers matchs de championnat (pour un nul), Al-Rayyan terminait finalement la saison à la troisième place, à 25 points du leader, mais décrochant tout de même son billet pour la Ligue des Champions asiatique 2021.
À l’arrêt entre avril et septembre, le championnat qatari avait laissé place à la compétition continentale. Une expérience qui tourna finalement court, la quatrième place du groupe E, les seuls 2 points au compteur et une différence de buts négative (-6) n’ayant logiquement pas permis à Al-Rayyan de se qualifier pour la phase finale. Mais les tourments du « Président » ne faisaient que de commencer, lui qui connût par la suite un début d’exercice 2021/22 des plus laborieux. Ne comptant que 6 points (1 victoire, 3 nuls) après 9 journées de championnat et un nouveau bilan mitigé (4 victoires, 4 défaites pour une deuxième place de groupe) en Ooredoo Cup, le champion du monde 1998 vécût une suite de championnat – encore une fois – en demi-teinte. Le 10 février dernier, un match nul (1-1) concédé face à Al-Sailiya, lanterne rouge du championnat, avait définitivement scellé la fin de son aventure avec les Rouge et Noir, alors classés à la 9e place du championnat.
Finales inglorieuses
Laurent Blanc en France (d’abord aux Girondins de Bordeaux puis au Paris Saint-Germain), c’est l’histoire de l’entraîneur qui avait – presque – tout raflé. Mise à part la fameuse Ligue des Champions qui n’a eu de cesse de lui échapper, l’Alésien a déjà flirté avec la gloire. 4 titres de champion de France (2009, 2014, 2015, 2016), 2 coupes de France (2015, 2016), 4 coupes de la Ligue (2009, 2014, 2015, 2016) et 5 trophées des Champions (2009, 2010, 2014, 2015, 2016) : un palmarès qui en ferait rêver plus d’un. Mais ce succès qui lui collait à la peau dans l’Hexagone a semblé le trahir durant son aparté qatari.
Au-delà de ses performances décevantes en championnat, son statut de vainqueur passé finit par se muer en présent vaincu. Ses deux finales perdues dans les différentes coupes nationales résument parfaitement ce qu’a été l’expérience de Laurent Blanc au Moyen-Orient : quelques coups d’éclats sans lendemain. Et pourtant, ce ne sont pas les joueurs dont il disposait qui étaient censés le mettre en difficulté, lui qui pouvait notamment compter sur la présence de Steven Nzonzi, champion du monde 2018, de Yacine Brahimi ou encore de James Rodriguez. Des noms, de l’expérience et des idées qui n’auront finalement jamais réussi à évoluer de concert, le coach français quittant Al-Rayyan avec un bilan négatif (19 victoires, 8 nuls et 23 défaites pour une moyenne d’un petit peu plus d’un point remporté par match).
À Lyon, Laurent Blanc ne disposera pas d’autant de temps pour faire ses preuves, dans un club où les résultats priment sur la méthode.