À en croire Thomas Tuchel lui-même, sa nomination sur le banc du Bayern Munich l’a totalement pris au dépourvu. « J’ai été complètement surpris. Le timing était surprenant. Je ne m’attendais absolument pas à ça mardi, il n’y avait eu aucun contact avant », a-t-il d’ailleurs expliqué lors de sa première conférence de presse.
Libre depuis son limogeage de Chelsea, en septembre dernier, l’Allemand de 49 ans s’est donc engagé avec le club bavarois jusqu’en 2025. Un nouveau pas dans sa carrière, lui qui connait bien la Bundesliga pour y avoir dirigé un total de 238 matchs.
Débuts remarqués à Mayence
Joueur modeste à la carrière gâchée par une blessure chronique au genou, Thomas Tuchel entreprend, en 2000, une formation d’entraîneur.
Sorti major de sa promotion, il débute sa nouvelle vie en tant qu’encadrant des équipes de jeunes du VfB Stuttgart. Les années passent, Tuchel gagne en expérience à Augsbourg, qu’il rejoint en 2007, puis remporte le championnat des moins de 19 ans avec Mayence, deux ans plus tard.
Un succès qui le propulse sur le banc de l’équipe première, promue en Bundesliga à l’issue de la saison 2008-09. Pour sa première en tant qu’entraîneur principal, il porte son équipe à la 9e place du classement, un résultat encourageant et l’assurance d’un maintien mérité.
L’année suivante est encore meilleure. 5e à l’issue des 34 journées de Bundesliga, le Karnevalsverein est à la fête : en plus de réaliser la meilleure performance de son histoire, Tuchel lui permet de décrocher un billet pour les tours préliminaires de Ligue Europa, sa deuxième participation à une coupe continentale.
Matchs | Victoires | Nuls | Défaites |
183 | 72 | 45 | 66 |
Mais sans André Schürrle, décisif à 20 reprises en 34 matchs la saison précédente et transféré au Bayer Leverkusen, l’aventure européenne des Rhénans tourne court (Mayence est éliminé au 3e tour par les Roumains du Gaz Metan Medias) et signe les prémisses d’une saison terminée dans le ventre mou du championnat (13e place) .
Une position similaire à celle de la saison suivante, mais bien moins bonne qu’elle ne le fût en 2014, Mayence accrochant une 7e place synonyme de nouvelle qualification aux tours préliminaires de la C3.
L’été suivant, alors qu’il est lié au club jusqu’en 2015, Thomas Tuchel en annonce son départ, pour des raisons quelque peu énigmatiques.
La confirmation dortmundoise
Après une année sabbatique, Thomas Tuchel décide de faire son retour sur le devant de la scène. Nommé à la tête du Borussia Dortmund, le natif de Krumbach franchît un nouveau pallier dans sa carrière.
Remplaçant de Jürgen Klopp, parti à Liverpool, il croisera la route de son prédécesseur à l’occasion d’un quart de finale épique de Ligue Europa, duquel il finira vaincu, non sans avoir combattu.
Finaliste déchu de la coupe d’Allemagne (0-0, 3-4tab contre le Bayern Munich), Tuchel porte cependant les Schwarz-Gelben à la seconde place de Bundesliga, compétition – déjà – dominée par son bourreau bavarois. Une performance qui lui vaut tout de même le titre d’« entraîneur de l’année » en championnat.
Mais toutes les histoires d’amour ne sont pas faites pour durer. Au terme d’une saison 2016-17 ponctuée d’une victoire en coupe d’Allemagne et une élimination en quart de finale de Ligue des Champions par l’AS Monaco (24 heures après que le bus du BvB ait été la cible d’une attaque terroriste), Tuchel est licencié par sa direction, en dépit de sa troisième place en championnat et un taux de 63% de victoire. Le meilleur total de l’histoire pour un entraîneur du Borussia Dortmund.
Matchs | Victoires | Nuls | Défaites |
107 | 69 | 20 | 18 |
Des fins de mandats mouvementées
Que ce soit à Mayence ou à Dortmund (des situations que l’on peut étendre à ses expériences au PSG, puis à Chelsea), Thomas Tuchel n’a jamais quitté un club en bons termes avec ses dirigeants.
À Mayence, ses négociations secrètes avec d’autres clubs auraient causé son départ ; à Dortmund, ses nombreux différents avec Hans-Joachim Watzke, président du BvB, et Michael Zorc, manager de l’époque, ont poussé à son éviction.
Thomas Tuchel est un homme qui sait ce qu’il veut, capable de coups de génie comme de coups de sang. Reste désormais à savoir comment son histoire munichoise se terminera.
Mais nous n’en sommes pas encore là.