Plus d’un siècle d’histoire vous contemple lorsque vous arrivez à Ville Park. Le stade a vu le jour alors que la reine Victoria était encore à la tête de l’Empire, c’est dire à quel point la mythique enceinte des Villans occupe une place à part dans le paysage du football britannique.
Quel est l’histoire du stade Villa Park ?
Arsenal a quitté Highbury. Manchester City a zappé Maine Road. Tottenham a délaissé White Hart Lane. Autant de stades emblématiques du football britannique qui ont été rayés de la carte. Fort heureusement, quelques-uns de ces lieux chargés d’histoire perdurent encore, et Villa Park en fait partie.
L’antre d’Aston Villa a été inauguré à Birmingham le 17 avril 1897, à l’occasion d’une rencontre amicale contre Blackburn. Le stade n’a jamais bougé, mais son visage a évidemment evolué. La piste de cyclisme qui entourait le terraina disparu en 1914, et les tribunes ont tour à tour eu droit à leur coup de lifting.
Des aménagements au nom de la modernisation, avec la généralisation des places assises. Parfois des rénovations forcées, aussi, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les bombardements allemands ont causé quelques dégâts à la Witton Lane Stand.
Incontournable outre-Manche, l’enceinte a accueilli des matchs de la Coupe du monde 1966 et de l’Euro 1996. Son bijou : la Holte End Stand, dotée d’une façade en briques et d’une mosaïque inspirées par Aston Hall, bâtiment de style jacobin emblématique de la ville.
Le club prévoit une augmentation de la capacité du stade, aujourd’hui de 42 000 places, afin d’atteindre les 50 000, en agrandissant la North Stand. Sans perdre son âme, c’est promis. Comme l’écrit fièrement Aston Villa sur son site, “Wembley est peut-être la maison spirituelle du football anglais, mais Villa Park est juste derrière.”
L’origine du nom Villa Park
D’abord appelé Aston Lower Grounds, le stade n’a jamais officiellement changé d’appellation. La première utilisation du nom Villa Park daterait d’août 1897, dans le Birmingham Daily Mail. Et cela n’avait pas plu à tout le monde, en témoigne la lettre envoyée au journal par un fan désagréablement surpris : “En parcourant le Mail il y a une semaine ou deux, je suis soudainement tombé sur le terme ‘Villa Park’. En découvrant qu’il s’agissait de notre arène sportive bien aimée, l’historique Lower Grounds, j’ai eu la nausée. Villa Park ?” Selon l’écrivain Simon Inglis, auteur d’un livre à l’occasion du centenaire de l’enceinte, le nom Villa Park s’est imposé définitivement à partir de 1907.
Un stade de football rempli d’histoire pour les Villans
Bruce Springsteen et Barry White y ont donné de la voie en concert, mais le véritable occupant des lieux s’appelle Aston Villa. Le club de Birmingham s’y est installé en 1897, abandonnant alors Wellington Road, qui cumulait une pelouse capricieuse, des difficultés d’accès et un loyer élevé. Les Villans y ont construit l’un des plus beaux palmarès du Royaume avec sept titres de champion d’Angleterre, sept victoires en FA Cup et cinq en League Cup. Sans oublier le sacre en Ligue des champions 1982, après avoir triomphé du Bayern de Paul Breitner et Karl Heinz Rummenigge en finale. L’équipe d’Angleterre y a aussi disputé plusieurs rencontres, notamment un 3-0 contre l’Espagne pour le début du mandat de Sven-Göran Eriksson en 2001.
Quel est le chant emblématique de Villa Park ?
Les supporters anglais ont de l’imagination. Encore plus quand il s’agit de chambrer leurs rivaux. “My Old Man” s’est ainsi imposé comme un classique du répertoire des Villans, sur les bases d’un titre de 1919, “Don’t Dilly Dally on the Way”. Un chant où les Claret & Blue en mettent plein la tête à leur voisin Birmingham City, tout en honorant Nigel Spink, Paul Birch et Alan Mcinally. Villa Park vibre aussi aujourd’hui au rythme du “Allez, Allez, Allez” qui rappelle, si besoin était, que le club a conquis l’Europe en 1982. 672
L’avis de RUDY GESTEDE joueur d’Aston Villa de 2015 à 2017
“Je me souviens de ma première titularisation à Villa Park, contre Sunderland, il y avait une ferveur que je n’avais jamais connue auparavant. Lors des gros matchs, c’est électrique. Surtout dans la Holte End, c’est là que ça crie le plus. C’est une grande fierté d’avoir joué dans cet endroit mythique. Il reste quelques stades olds school comme ça en Angleterre, St James’ Park en fait aussi partie. L’Etihad ou l’Emirates sont des enceintes exceptionnelles, mais dans les anciennes tribunes anglaises, tu as l’impression que l’histoire est encore présente. Tu sans qu’il y a un héritage derrière ce stade et il faut être à la hauteur.”
Le match le plus mythique à Villa Park
Ce 26 janvier 1983, Aston Villa reçoit le FC Barcelone pour décider du vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA, Battus 1-0 au Camp Nou à l’aller, les hommes de Tony Barton réussissent à renverser la vapeur devant leurs supporters. Gary Shaw ouvre le score à la 80 minute pour emmener les siens en prolongation. Face à un Barça sur les nerfs et réduit à dix depuis la 50, Villa prend l’avantage par Gordon Cowans, avant que le capitaine Ken McNaught ne scelle l’issue du match de la tête (3-0). Une nuit d’ivresse pour Villa et, comme Mundo Deportivo le titrera, “un enfer” pour le Barça.